De plus en plus, nous, chrétiens, faisons face à la dure réalité d'un principe que nous retrouvons dans les Ecritures. Si nous cherchions peut-être à le contourner parfois, il est de bon ton désormais de dire que nous n'avons pour seul optique que d'épouser ce principe, pour notre foi, pour la plus grande gloire de Dieu.
Ce principe est le suivant : être dans le monde, mais non pas du monde.
Vivre en ce monde. Mais ne pas en faire partie pleinement. Cotoyer nos contemporains, mais ne pas leur ressembler ni épouser leur "être en ce monde".
Pour quoi un tel article à ce sujet maintenant?
C'est la campagne présidentielle française qui m'y fait penser. Je ne parle pas politique sur le blog, mais je peux toutefois parler des effets des engagements politiques sur la vie de nos sociétés et sur l'impact au niveau de la vie des chrétiens au sein même de nos sociétés occidentales.
La France a un nouveau président. Mais déjà, l'on sent monter une crainte, une peur, de voir la société ouvrir la porte à des changements et mutations profondes qui la conduiraient à l'ultime perte de sens. L'on sent les catholiques observer avec minutie, les propos tenus par le nouveau président. Son programme est scrutté; les points faisant défauts sont relevés. Sans même que nous ne prenions la parole "à haute voix", les catholiques furent associés aux débats durant la campagne; d'un côté, l'on faisait des propositions; de l'autre, des contre propositions.
Nos sociétés perdent leurs repères. Les principes les plus élémentaires - la famille, la vie, le respect - fondent comme neige au soleil. En France, l'avortement, l'euthanasie, le mariage libre pour tous quelque soit le sexe, placent les caholiques devant un choix. Ce choix, nous devons le prendre, dès maintenant, le soutenir, le porter haut et fort, le défendre, en être fier, croire en sa capacité de porter du fruit, du bon fruit. Mais ce choix nous présente comme étant différents des autres membres de la société, qui commencent à nous regarder du coin de l'oeil.
De ce côté-ci de l'atlantique, au Québec, les accomodements raisonnables ont fait perdre (pour ne pas dire disparaître) les valeurs chrétiennes et les traditions qui y sont associées, comme par exemple : le sapin de noël. Exemple burlesque. Mais il y en a d'autres, plus, beaucoup plus, déconcertants. Ou encore, le débat sur l'euthanasie. Une commission s'est déplacée, des milliers de personnes se sont exprimées. Propos retenus : ceux en faveur de l'euthanasie. Occultation des autres.
Nous entrons dans une phase, où nous nous devons, non seulement de sauvegarder ce que nous avons apporté à la société, mais en plus de cela, nous avons aussi un devoir (sacré?) de mettre en avant ce en quoi nous croyons. Notre foi en Jésus serait-elle moins forte que les opinions que la société tentent d'imposer, sous le principe du relativisme et du (faux) bon sens? Nous ne sommes pas - et ne serons jamais - des révolutionnaires. Nous ne le voulons pas. Mais notre silence peut se mouvoir en porte-voix à l'ensemble des oreilles de notre société.
Nos dirigeants prennent des décisions. En ne faisant rien, elles passeront. En agissant, l'on oppose une vision différente, plus juste, plus près de la défense de la vie, plus près de la défense des Hommes, créatures merveilleuses de Dieu, que nous ne pouvons bafouer.
N'ayons pas peur de le dire : nous devons faire face à une situation de combat, non physique, mais bien spirituel. Mais surtout, malgré les tourments, nous devons, dès maintenant, forger notre sentiment d'appartenance au peuple de Dieu. Jésus, par sa résurrection, nous sauve, nous pardonne nos péchés. Vivons de cette glorieuse et rayonnante nouvelle. Cela est si réconfortant, dans nos coeurs, de pouvoir compter sur le Seigneur! Mais lorsque viendront des temps plus tourmentés encore, ce n'est pas là que nous devrons chercher le Seigneur. Nous devons le chercher dès à présent, en faire notre roc, bâtir la maison de notre âme sur du solide, de l'inviolable. Lorsque les jours de tempêtes viendront, nous resterons égaux et silencieux, "comme un enfant contre sa mère", sûrs d'une chose : Dieu nous aime, et nous, nous l'aimons d'un amour que nous espérons toujours plus fort et sincère.